Éléonore Kazazian-Balestas est intervenue sur le budget 2024 consacré aux politiques de santé publique. L’occasion, une nouvelle fois, de pousser la majorité à aller plus loin sur la médecine salariée.
Le manque de médecins en France atteint des taux records puisque plus d’un Français sur dix ne dispose plus aujourd’hui de médecins traitants. Les chiffres ne cessent d’augmenter alors que la densité de médecin va encore diminuer d’ici 2030. Face aux déserts médicaux qui s’étendent, les collectivités locales s’organisent et font notamment le choix de la mise en place de centres de santé : une solution de proximité qui favorise le retour de médecins dans des zones sous-dotées.
En avril 2023, le dispositif « Isère Médecin », est devenu « Isère Santé » pour lutter contre les déserts médicaux. Dans l’objectif de renforcer l’accès à une offre de santé de proximité, le Département de l’Isère a donc décidé de développer le salariat de médecins, en créant 3 centres de santé, afin d’accueillir uniquement des médecins salariés. Quelle révolution quand cette volonté était portée par l’opposition depuis des années sans que la majorité départementale ne souhaite l’entendre ! C’est une bonne nouvelle pour tous ces Isérois qui retrouveront bientôt un médecin traitant. En 2024, un premier centre de santé verra le jour aux Avenières, dans un territoire extrêmement déficitaire comme l’a exposé la Vice-Présidente en commission sociale le lundi 4 décembre, avec un projet de santé qui sera écrit avec les médecins du centre.
Les centres de santé correspondent aux nouveaux rythmes de vie des médecins, et leur permettent d’alléger leurs tâches administratives au profit des consultations. Le Groupe UGES se satisfait ainsi de voir que le salariat de médecins généralistes soit dorénavant appuyé par le Département de l’Isère. Nous espérons que ce premier centre de santé puisse convaincre l’exécutif départemental d’avancer avec ambition sur ce type de dispositifs, en imaginant enfin un centre départemental et des antennes locales comme ils en existent dorénavant en Saone et Loire, en Dordogne, en Corrèze, dans le Nord, ou dans le Gers.
Et puisque le statut professionnel du médecin importe peu quant à l’objectif principal de permettre une médecine au plus proche des Isérois, nous devons soutenir sur un même pied d’égalité la médecine libérale et la médecine publique et salariée. Et sur ce dernier point, le Département pourrait faire encore plus et mieux. Il doit adapter ses dispositifs en modifiant par exemple « Isère santé » pour élargir les conditions d’attributions des bourses de formation pour tous futurs médecins généralistes et chirurgiens dentistes, acceptant de s’installer en zone prioritaire de notre Département, quelque soit leur statut.
Nous espérons que la majorité nous entende, comme pour la gratuité de la carte Tattoo ou la végétalisation des cours des collèges, et qu’en 2025 le budget de la santé augmente en raison de la création d’un centre départemental et de bourses pour les médecins salariés !