Eléonore Kazazian-Balestas, conseillère départementale du groupe UGES, est intervenu ce jeudi 7 décembre lors du débat budgétaire consacré aux politiques de solidarités et d’insertion.
Avec l’inflation, la flambée des prix et le contexte réglementaire, les riches n’ont jamais été aussi riches, mais les pauvres sont de plus en plus pauvres. Les demandes d’aide alimentaire ne cessent d’augmenter et 1 Français sur 2 déclare que son pouvoir d’achat ne lui permet plus ou presque de répondre à ses besoins essentiels. Les femmes, qui subissent une précarité professionnelle deux fois plus importante, et les jeunes, sont les premières victimes de cette précarité. En effet, en France, un jeune sur 5 vie en dessous du seuil de pauvreté. En Isère, le Secours catholique note que les mères isolées sont de plus en plus nombreuses et que le revenu médian des femmes accueillies a diminué de 7% en 1 an, atteignant le terrible chiffre de 538 € par mois.
Ces nouvelles formes de pauvreté nous oblige à mieux, nous oblige à plus et surtout nous oblige à nous adapter. C’est donc dans l’attente du futur schéma global des solidarités que nous attendons du Département d’être force de propositions concrètes en matière de solidarité avec les plus fragiles. Alors qu’aujourd’hui le Gouvernement stigmatise les plus précaires et les abandonnent, le Département se doit de jouer le rôle de bouclier pour protéger les plus démunis. Le Département doit donc faire évoluer ses dispositifs d’aide, pour répondre aux nouveaux besoins des iséroises et des isérois.
En matière d’insertion, l’évaluation du Programme Départemental d’insertion vers l’emploi (PDIE) a mis en exergue l’importance d’un accompagnement global, bien en amont de la recherche même d’emploi, et bien après l’obtention d’un emploi. Être solidaire, c’est permettre à tous d’obtenir toutes les clés et compétences qui leur permettront de retrouver un emploi sur le long terme. Mais c’est aussi s’adapter aux besoins de chacun en travaillant sur tous les freins de retour à l’emploi en même temps, qu’ils soient sociaux ou médicaux par exemple. C’est aussi continuer le suivi après le retour à l’emploi.
Être solidaire c’est aussi ouvrir le programme d’insertion à toutes les personnes éloignées de l’emploi, qu’elles soient ou non bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA), et quelque soit leur âge, sénior ou jeune. Les actions du Programme d’insertion doivent être coconstruites entre les différents acteurs du parcours de retour vers l’emploi et les appels à projet doivent pouvoir évoluer en fonction du contexte. Le groupe UGES attend une insertion qui garantisse des parcours justes et respectueux des personnes et prennent en compte les obstacles réels à l’emploi pour mieux en lever les freins périphériques tels que les problématiques de santé, d’illettrisme et d’illectronisme, ou encore de mode de garde des enfants ou de mobilité par exemple.
C’est d’ailleurs dans ce sens que le groupe UGES a défendu le dispositif « Territoire Zéro chômeur Longue durée » qui permet de lutter contre la privation d’emploi pour des personnes qui en sont très éloignées. Et c’est aussi en ce sens que nous souhaitons aujourd’hui que le Département de l’Isère réponde présent lors du prochain appel à candidature dans l’expérimentation « Territoire zéro non recours » . Le non-recours participe à l’appauvrissement de la société. 1/3 des personnes qui ont droit au RSA ne le demandent pas.
L’objectif de « Territoire 0 nous recours » est donc de développer des démarches ciblées pour informer et accompagner les personnes sur leurs droits : RSA, prime d’activité, chèque énergie, APL et l’accès au service public. D’autres départements sont déjà engagés, à l’image des Pyrénées- Atlantique, de la Meurthe-et-Moselle, de la Guadeloupe ou de la Gironde par exemple. Nous attendons donc du Département de l’Isère qu’il rejoigne au plus vite l’expérimentation qui répond parfaitement aux compétences du Département, chef de fil de la cohésion sociale.