13 juin 2025

ZFE : le groupe UGES soutient le report de l’interdiction des Crit’air 2 pour les poids lourds et les véhicules utilitaires légers de juillet 2025 à juillet 2028

Une nouvelle fois, parler d’amélioration de la qualité de l’air n’est pas un sujet simple à traiter et pourtant, nous sommes tous et toutes convaincus qu’il faut agir. Et parler de restriction de la circulation dans les agglomérations ou Métropoles Françaises est un sujet toujours sensible et complexe. En tant qu’élu.e.s de terrain nous sommes conscients que la mise en place des Zones à Faibles Émissions suscite souvent une opposition significative notamment parmi les professionnels.

Nous héritons de la politique antipollution de l’air portée pendant plus de 17 ans par les différents gouvernements qui démontre et illustre l’inaction et l’inertie des pouvoirs publics face à une urgence de santé publique, une urgence sociale et une urgence environnementale.

Une consultation concernant les ZFE a été menée par le Sénat. Elle a recueilli plus de 50 000 réponses et effectivement, selon 70 % des répondants, elle révèle que 79 % des professionnels sont défavorables à ces zones. Les principales préoccupations incluent le coût élevé des véhicules propres, jugé prohibitif par 58 % des professionnels, peu adaptés aux usages avec des délais de fabrication inadaptés et des aides financières insuffisantes pour faciliter cette transition. De plus, 36 % estiment que les restrictions de circulation sont mises en œuvre trop rapidement. 

Toutes ces inquiétudes reflètent une crainte plus large. Celle, que les ZFE puissent accentuer les inégalités sociales et territoriales, en particulier pour les professionnels dépendant de véhicules pour leur activité. Et, il est à noter, que la complexité du dispositif et le manque de solutions alternatives aux véhicules thermiques renforcent ces préoccupations. 

Il nous semble donc essentiel que les autorités prennent en compte ces retours pour ajuster la mise en œuvre des ZFE en veillant à accompagner les professionnels dans cette transition et à éviter des impacts économiques négatifs sur leurs activités.

Sur la Métropole Grenobloise, le périmètre concerné de cette réglementation concerne 27 des 49 communes et cinq ans après la mise en place de la ZFE permanente (en 2019) pour les professionnels, nous constatons qu’elle a permis de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air sur notre territoire. De toute évidence, la diminution des poids lourds et véhicules utilitaires légers classés 5, 4, 3 a participé à la baisse des niveaux de dioxyde d’azote et des particules fines, polluant majoritairement émis par le trafic routier.

Ainsi, aujourd’hui, à l’échelle nationale seules 2 agglomérations sont concernées par le calendrier d’interdiction (Paris, Lyon). Il existe donc deux types de territoires dont les noms seront désormais différents afin de mettre en évidence leur situation et le niveau de contrainte associé : ceux qui respectent les seuils et ceux qui ne les respectent pas.

Nous sommes donc au regard des dernières classifications nationales référencé comme territoire de vigilance comme 12 autres agglomérations. Cependant, nous avons aussi une certaine incompréhension à clarifier entre les annonces de l’Etat qui classe notre périmètre ZFE en territoire de vigilance et le Plan de Protection de l’Atmosphère qui est lui aussi un outil réglementaire porté par l’Etat et les services de la Dréal au sujet de la qualité de l’air. Il prévoit des mesures visant à diminuer les polluants atmosphériques et il a été adopté en décembre 2022.

Il détaille la stratégie retenue pour la période 2022-2027 au travers de 17 défis et 32 actions (découpées en sous actions) et regroupées en grands secteurs : Industrie & BTP, Résidentiel-Tertiaire, Agriculture, Mobilité. Devant le flou généré par l’Etat et ses services ainsi que la réalité que vivent les professionnels et en s’appuyant sur les différentes concertations avec les représentants du BTP, des transports, de la logistique, des artisans et commerçants … les élu.e.s du territoire métropolitain ont décidé de reporter l’échéance de l’interdiction des Crit’air 2 pour les poids lourds et les véhicules utilitaires légers de juillet 2025 à juillet 2028 et c’est une très bonne chose !

Ce délai supplémentaire nous permettra de juger des suites à donner selon les positions qui seront prises par l’Etat et ses services. Bien entendu, il faudra suivre l’évolution des exigences sur la qualité de l’air tout en étant soucieux des attentes et des réalités que subissent les professionnels.

Laisser un commentaire