Le 23 janvier, un collectif composé d’associations de consommateurs, de défense de l’environnement et de la santé, d’agriculteurs et d’entreprises biologiques ont saisi le Conseil d’Etat afin de faire reconnaître la tromperie du consommateur en ce qui concerne le label Haute Valeur Environnementale.
Si les certifications AB et HVE affichent toutes deux des objectifs de protection de l’environnement, leurs cahiers des charges n’ont rien à voir. Par exemple, l’utilisation des OGM et des pesticides de synthèse est strictement interdite en production biologique, mais est permise pour la certification HVE ! Que ce soit l’Office Français de la Biodiversité, la Cour des Comptes et même la Commission Européenne, tous ont la même conclusion depuis son instauration en 2011 : le label HVE ne garantit pas de bénéfice environnemental.
Malgré la supercherie, le gouvernement français souhaitait placer au même niveau de rémunération le label bio et le label HVE dans la nouvelle PAC 2023-2027, avant de se faire retoquer par la Commission Européenne. Par contre, le département de l’Isère continue de les placer au même niveau dans la labellisation Alpes IsHere, dans les cantines scolaires et dans les subventions des projets agricoles. Cette confusion entre les deux labels est d’ailleurs entretenue par le Ministère de l’Agriculture qui soutient massivement le développement du label HVE (crédit d’impôt avantageux) et par la grande distribution qui vante les bienfaits environnementaux du label.
Résultat des courses : ce label moins disant concurrence les produits issus de l’agriculture bio et participe à entraver son développement ! Le constat de la Cour des comptes est sans appel : « le manque d’information des consommateurs, voire la confusion dans laquelle ils se trouvent face aux différentes marques et labels invoquant des bienfaits environnementaux, sont de nature à fragiliser le développement de l’agriculture biologique ».
Le groupe Union de la Gauche Ecologiste et Solidaire s’est rapidement mobilisé sur cette question : le label HVE ne peut être la garantie environnementale des politiques agricoles du Département ! Lors du budget 2023, Thierry Badouard et Marie Questiaux sont une fois de plus intervenu.e.s au nom du groupe UGES en hémicycle pour une réorientation des aides du Département vers le soutien à l’agriculture biologique. Alors que la majorité départementale refuse de les différencier et refuse même le débat en séance publique, le groupe UGES continuera de défendre le soutien au développement d’une agriculture saine et durable en Isère.