7 novembre 2024

La biodiversité au cœur des débats   

Lors de la séance publique ce jeudi 17 mars, la majorité départementale a présenté ses nouvelles orientations pour les espaces naturels sensibles et la biodiversité iséroise. Le groupe UGES par la voix de Marie Questiaux,  s’est félicité du tournant pris par la majorité pour la préservation des espaces naturels sensibles. Plusieurs amendements ont également été proposés par notre groupe, dans une logique constructive, pour donner plus de sens à l’action du département.

Depuis le début du mandat, notre groupe a salué la politique volontariste d’éducation à l’environnement de la politique des espaces naturels sensibles. Le groupe UGES a tenu à remercier durant cette séance publique, les services du département et les guides accueillant le public pour leur travail essentiel. La politique proposée pour renforcer l’action envers les publics fragilisés par des accidents de la vie et qui peuvent trouver dans la nature des bienfaits psychologiques indéniables, est également très positive.

Le département, par ses nouvelles orientations pour la politique espaces naturels sensibles et biodiversité, montre un tournant important pour la prise en compte de la nature comme un bien commun à conserver et pas uniquement un capital naturel à disposition des collectivités dans un but de valorisation du territoire. Ainsi, la surfréquentation de certains sites est reconnue : l’espoir d’une évolution des capacités et modalités d’accueil en fonction de la sensibilité des sites est donc bien réel.  L’Espace Naturel Sensible du marais de Montfort ou du lac Achard en sont de très bons exemples. L’idée n’est pas d’interdire l’accès à la nature mais d’orienter la population vers des lieux d’accueil aménagés pour du loisir dans des zones moins fragiles. L’impact sur l’environnement serait ainsi diminué et cela pourrait créer en même temps un développement économique et de l’emploi local : une écologie pour tous.

La restauration des espaces naturels est aussi mise en avant dans ce rapport par différents moyens dont la création d’une foncière environnementale de l’Isère. Il est également intéressant que le département crée une logique territoriale connectée entre les différents espaces pour les projets de compensation. Cela permettra de couvrir de plus larges habitats qui sont bien plus efficaces pour la préservation de la biodiversité.

Le groupe UGES a par contre souhaité compléter ce rapport par le dépôt de trois amendements.

Dans un premier temps, le groupe a proposé de mentionner explicitement la réintroduction d’espèces menacées dans les ENS dans les orientations stratégiques du département. En effet, même si les plans de gestion peuvent déjà prévoir des réintroductions, cela est très peu réalisé dans les faits. C’est particulièrement dommage car certaines espèces ou habitats menacés de disparition ou sous vigilance accrue font partie des Espaces Naturels Sensibles, dans lesquels le département peut directement renforcer les populations existantes et restaurer les habitats. Les Espaces Naturels Sensibles, après études scientifiques approfondies, peuvent donc être l’espace privilégié pour ces réintroductions. 

Ensuite, il a été proposé à l’assemblée de renforcer la connaissance des pressions humaines sur chaque ENS à l’intérieur et à l’extérieur par des études scientifiques effectuées tous les 5 ans et réduire entièrement les impacts sur la biodiversité. La proposition est aussi de renforcer l’aide aux communes par les services internalisés du département pour piloter efficacement les ENS locaux et assurer un suivi scientifique homogène entre les différents ENS de l’Isère. La connaissance et la réduction pleine et entière des impacts des pressions humaines à l’intérieur et à l’extérieur au périmètre de l’ENS s’imposent, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Les pollutions éventuelles qui entourent les ENS ont un impact direct sur la biodiversité de la zone protégée.

Pour terminer, le groupe UGES a souhaité que le cahier des charges de la marque IsHere évolue pour que les critères environnementaux soient bien pris en compte. La majorité met aujourd’hui au même niveau le label HVE (Haute Valeur Environnementale) avec d’autres labels tels que le bio, ce qui est trompeur pour le consommateur. HVE est un outil intéressant pour accompagner les agriculteurs dans une transition vers une meilleure prise en compte de la biodiversité mais ce label ne garantit pas sa préservation. Le cahier des charges devrait donc identifier le label HVE comme le stade 1 et les labels agro-écologiques comme le stade 2.

Malheureusement tous les amendements ont été refusés par la majorité mais le groupe continuera à porter ces idées et à démontrer l’intérêt qu’elles représentent aussi bien pour la biodiversité que pour toutes et tous.