A l’occasion du chapitre budgétaire consacré à l’attractivité et au tourisme, Amandine Germain a souhaité faire part des inquiétudes du groupe UGES concernant le Petit Train de la Mure.
Le Département poursuit ses investissements financiers dans ce projet dans le budget 2024, la Commission permanente s’est prononcée ce 8 décembre sur une nouvelle hausse des tarifs du Petit Train pour « permettre au délégataire de faire face à ses charges » (les tarifs pour une famille et 2 enfants passent de 82€ à 89€ par exemple).
D’autres projets auraient pu être envisagés pour soutenir la nécessaire revitalisation du territoire de la Matheysine et continuer à faire vivre son histoire patrimoniale et industrielle. Mais l’opposition a fait confiance et suivi le Département quand il a fait le choix de relancer une Délégation de Service Public (DSP) pour l’exploitation du Petit Train en 2017.
Aujourd’hui, deux points suscitent les inquiétudes du groupe UGES :
- Le modèle économique qui repose sur 100 000 voyageurs annuels. Si nous sommes bien conscients que les deux années de Covid ont impacté la fréquentation, le rapport d’activités 2022 de la société nous montre une fréquentation largement inférieure aux prévisions attendues (48 000 voyageurs) et les tendances constatées dans les enquêtes de satisfaction laissent dubitatifs. La société gestionnaire STLM accuse un déficit d’exploitation d’1,7 millions d’euros pour 2022. Le groupe UGES a questionné la majorité sur les dynamiques de la saison 2023, sans réponse hélas. Quelles pistes sont envisagées par le Département pour atteindre ces 100 000 voyageurs ? Par exemple, le projet de vélo-rail sur la partie basse pourrait-il faire partie des pistes complémentaires à explorer pour rendre plus attractif l’entièreté du territoire ?
- La bonne gestion de l’argent public, dans un contexte où le Département a injecté 32 millions d’euros au total dans ce projet depuis 2016 (fonctionnement, investissement, DSP). 32 millions qui peinent à profiter au territoire et à son activité économique. 32 millions qui ont donc largement dépassé les 20 millions d’euros qui nous engageaient dans le cadre de la Délégation de service public. Si nous savons que les chantiers subissent souvent des aléas, nous pouvons toutefois légitimement s’interroger sur la fiabilité des études et diagnostics réalisés vu le montant total de l’addition. Peut-on ainsi en conclure une forme de précipitation ayant impacté les finances départementales ? Une précipitation destinée à assurer une mise en circulation avant les élections départementales de 2021 ?
Si nous soutenons la revitalisation du territoire de la Matheysine, nous appelons la vigilance de l’assemblée départementale quant à la bonne utilisation de ces 32 millions d’euros, auxquels s’ajoutent d’autres financements publics (je rappelle que le Département a d’ailleurs prêté de l’argent à une autre collectivité pour ce projet), et à la pérennité des investissements financés par l’argent du contribuable.