Intervention d’Eléonore Kazazian-Balestas.
Chaque année, le Département de l’Isère est dans l’obligation de présenter, préalablement aux débats sur le projet de budget, un rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes intéressant le fonctionnement de la collectivité, les politiques qu’elle mène sur son territoire et les orientations et programmes de nature à améliorer cette situation. Cette année encore, les élu-es UGES restent sur leur faim constatant une volonté politique partielle pour porter cette politique.
Depuis le 6 novembre dernier à 11h25, les femmes françaises travaillent gratuitement. L’inégalité salariale et la non-reconnaissance des compétences des femmes dans leur travail est un véritable fléau contre lequel il convient que l’on continue de lutter tous ensemble . Le rapport de situation pour 2023 démontre qu’au sein du Département de l’Isère nous faisons mieux, c’est un élément positif qu’il faut souligner.
Au niveau interne, le nombre d’agentes parmi l’ensemble des agents est conséquent, 68% des titulaires. Mais qu’en est-il de leur formation ? Qu’en est-il d’une politique interne de prévention contre le harcèlement ou les discriminations ? En tout état de cause, sur ces sujets par exemple, le rapport reste silencieux. Aussi, puisque le Département de l’Isère emploie tant d’agents femmes, le groupe UGES souhaiterait aller plus loin pour elles : dans la prise en compte des douleurs menstruelles ou symptômes liés à la ménopause par exemple. Certaines collectivités ont d’ors et déjà mis en place le congé menstruel prévu par l’état, est-ce aujourd’hui un objectif du Département de l’Isère ?
L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas qu’une question de représentation ou de salaire. Dans le rapport annuel du Département, se retrouvent plusieurs chiffres en matières de ressources humaines au sein de la collectivité, mais qu’en-est-il alors des partenaires concernant le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes ?
L’égalité est inscrite dans notre devise mais elle n’est pas encore effective. C’est pourquoi, notre objectif collectif lorsque l’on pense les politiques publiques doit être clair : comment atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes ? Le rapport du Département n’apporte que peu de réponses :
- On ne retrouve rien concernant les collèges, dont la gestion est une compétence importante des départements. Quelles actions avez-vous mises en place auprès des adolescents ? Ou encore auprès des agents des collèges ? La question de l’égalité, ou la solution de l’égalité, se doit d’être travaillée dès le plus jeune âge.
- Qu’en-est-il de la politique d’achat de la collectivité ? Prend-elle en compte l’index de l’égalité professionnelle ?
- Quelle actions pour la féminisation du Service départemental d’incendie et de secours ?
- Quelles actions dans le monde sportif contre le harcèlement ? Contre les discriminations ? Contre les agressions sexuelles ?
Aussi, si nous saluions l’arrivée des nouveaux Vice-présidents lors de la séance précédente, il aurait été bienvenu de profiter de ce remaniement pour créer une délégation à l’égalité, qui puisse porter une véritable politique structurante en la matière. Il n’en est rien.
Ce rapport sur la situation en matière d’égalité femmes-homme est finalement identique aux précédents, mot pour mot depuis plusieurs années, et reste très succinct. Pour la majorité département l’égalité se résume en 7 pages, alors que dans l’Aisne par exemple, il en comporte 89 ! C’est dire l’importance que porte la majorité à la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes !
Le groupe UGES en attend donc plus pour l’avenir : relancer par exemple le comité permanent d’évaluation des politiques publiques afin d’évaluer le chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre une égalité réelle entre les femmes et les hommes en Isère. Les élu-es UGES se tiendront prêts à travailler à la mise en place d’une véritable politique en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, qui puisse porter sur l’ensemble des compétences départementales, et réduire concrètement les inégalités entre les Iséroises et les Isérois.