A l’occasion des discussions sur le budget consacré aux routes départementales, Daniel Bessiron est revenu une nouvelle sur l’absence d’action du Département en faveur de la sécurité des usagers de deux-roues motorisés ou des cyclos.
Eléments financiers
Nous pouvons faire le constat que le budget des Routes est en progression de 8% par rapport au budget 2023 (+8,3M€). C’est donc un budget présenté plutôt stable depuis 4/5 ans qui se situe autour de 100-110M€. Avec entre autre, une enveloppe consacrée à l’entretien et l’exploitation du réseau routier qui est renforcée de +7,5M€ et une baisse (logique) sur le déneigement de 500 k€. L’entretien courant du réseau routier est quasi stable et un effort est fait sur le renouvellement du matériel d’exploitation (+1M€). 10 millions d’euros sont fléchés en plus sur la modernisation du réseau : les projets RD1075 et RD519 s’accélèrent.
Il est à noter une baisse de 40% sur les projets cofinancés car nous arrivons sur la fin des travaux d’aménagement du Rondeau et le démarrage des travaux sur l’échangeur de Vienne Sud. Toutefois ce budget impose 2M€ supplémentaires qui sont crédités sur la ligne « Ouvrages d’art » et 1M€ sur le renforcement des chaussées.
Nous notons également :
- 2M€ suplémentaires en 2024 concernant les pistes cyclables sur un global de 6,6M€
- 2M€ relatifs à la sécurisation contre les risques naturels et au regard des différents événements climatiques sur l’année 2023 cette décision est tout à fait nécessaire et logique.
Les engagements sans suite de la majorité départementale
Sans vouloir être désobligeant avec le Président, Daniel Bessiron s’est permis de reprendre l’un de ses slogan évoqué souvent dans l’hémicycle départemental : « Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais ». Nous n’avons malheureusement pas la même interprétation de ce slogan.
Car à la lecture du rapport budgétaire consacré aux routes, le groupe UGES a constaté une nouvelle fois que depuis 2019, date à laquelle Daniel Bessiron a attiré l’attention du Président du Département sur les moyens d’agir en faveur de la sécurité des usagers de deux-roues motorisés ou des cyclos sur les routes de ce beau département de l’Isère, ce volet de la sécurité reste encore avec une considération partielle. Alors qu’en qualité de Président du Département de l’Isère et en réponse aux interventions répétitives de Daniel Bessiron entre 2019 et 2021, ce dernier avait semblé être très sensibilisé à ce sujet d’importance.
Le Président du Département avait même suggéré dans un premier temps d’étudier la possibilité de la création éventuelle d’une commission ad hoc, puis de lancer sous la responsabilité du Vice-Président aux routes un diagnostic précis avec les services concernés afin d’aboutir à une sorte de plan pluriannuel d’actions liées à la sécurité voire à l’élaboration d’une charte. Cette volonté, que nous partagions, était basée simplement sur l’éradication des différents pièges et dangers sur les routes iséroises que subissent au quotidien les différents usagers des deux roues motorisées ou pas. Daniel Bessiron a d’ailleurs participé, sur invitation du Président, à une rencontre en Chartreuse avec les représentants de la FFMC en présence du représentant préfectoral lié à la sécurité des deux roues en Isère.
Mais visiblement, jusqu’à aujourd’hui, ces derniers points ont été peu pris en considération et l’élaboration de ce budget 2024 sur la thématique des routes le confirme malheureusement.
La sécurité pour tous les usagers du réseau routier doit être une priorité majeure et un axe incontournable de la politique départementale. Chaque année, les interventions sont multiples pour garder un réseau routier de qualité et nous ne remettons pas en cause l’action départementale en matière de gestion des routes. La nouvelle sollicitation de Daniel Bessiron prend simplement attache par rapport aux pièges répétés que nous avons créés au fil des ans sur nos routes à l’encontre des deux-roues motorisés et des cyclos.
Les usagers des deux roues et les motocyclistes représentent une catégorie d’usagers particulièrement vulnérables de la circulation routière. Contrairement aux automobilistes, les structures de protection dont ils disposent sont beaucoup moins importantes, ce qui les exposent davantage aux risques d’accidents.
Nous déplorons donc une nouvelle fois que la sécurisation des axes routiers dangereux pour les motards et les cyclos ne soit pas une priorité et qu’elle se réduise à l’échelle départementale à peu de kilomètres cumulés alors que de nombreuses routes de montagne, de campagne ou même de plaine représentent de véritables pièges ou guillotines pour reprendre le jargon des pratiquants de deux roues.
Rappelons-nous que les simples glissières de sécurité censées protéger les usagers de la route se transforment en danger mortel pour les motards et les cyclos en cas de chute. Il est urgent d’agir et d’accélérer la transformation de ces équipements en s’inspirant des programmes ambitieux engagés par plusieurs conseils départementaux à ce sujet.
En conclusion, nous demandons la mise en place d’un véritable plan pluriannuel d’aménagement et de transformation à l’échelle du département de l’Isère qui pourrait passer aussi par l’élaboration d’une charte relative à la prise en compte de la thématique de sécurité spécifique aux deux-roues motorisés et des cyclos.